Dans les médias, les campagnes de sensibilisation sur l’inceste et les violences sexuelles sont de plus en plus présentes, soulignant l’ampleur d’un problème souvent sous-estimé.
« Les violences à caractère sexuel recouvrent les situations dans lesquelles une personne impose à autrui un ou des comportements, un ou des propos (oral ou écrit) à caractère sexuel. En d’autres termes, elles sont subies et non désirées par la victime. Elles sont l’expression de la volonté de pouvoir de l’auteur sur la victime. Tout acte sexuel (attouchement, caresse, pénétration…) commis avec violence, contrainte, menace ou surprise est interdit par la loi et est sanctionné pénalement. »
(Violences sexuelles | Arrêtons les violences, s. d.-a)
Le terme utilisé pour désigner les violences sexuelles a évolué au fil du temps.
D’après l’appel à témoignages (CIIVISE, 2023) :
81% des violences sexuelles sont incestueuses, commises par de la famille.
22% des violences sexuelles sont commises par un proche de l’enfant et de ses parents.
11% des violences sexuelles sont commises par un adulte, dans un cadre institutionnel.
8% des violences sexuelles sont commises par un inconnu, dans l’espace public.
Dans 86% des cas, les victimes ont subi plusieurs viols ou agressions sexuelles.
Pour plus d’une victime sur deux, les violences ont duré plus d’1 an.
Pour une victime sur 4, les violences ont duré plus de 5 ans.
Pour une victime sur 10, les violences ont duré plus de 10 ans.
(« Le rapport public de la CIIVISE - CIIVISE Commission Inceste », s. d.)
En 2021, les violences sexuelles ont enregistré une hausse alarmante en France :
32% de viols
et tentative
33% autres
agressions
(Service Statistique Ministériel de la Sécurité Intérieure (SSMSI, 2022))
UNE LIBERATION DE LA PAROLE DES VICTIMES :
Certains mouvements comme l’affaire Weinstein ont encouragé de nombreuses personnes à dénoncer des violences, parfois subies plusieurs années auparavant.
UNE ÉVOLUTION DES DÉPOTS DE PLAINTE :
Les victimes semblent de plus en plus prêtes à se tourner vers les autorités, marquant un changement dans la perception et le traitement de ces crimes.
Ces tendances mettent en lumière l’importance cruciale de sensibiliser à la gravité des violences sexuelles et de garantir un accompagnement adapté pour les victimes, y compris les mineurs.
Les conditions d’accueil des victimes se sont améliorées (organisations adaptées, collaborant avec des intervenants sociaux et des hôpitaux)
Loi du 21 avril 2021, renforce la protection des mineurs contre les crimes sexuels et l’inceste. Cette loi a créé de nouvelles infractions, stipulant qu’aucun adulte ne peut invoquer le consentement d’un enfant de moins de 15 ans, ou de moins de 18 ans en cas d’inceste.
En 2021, 19% des victimes ont déposé plainte pour des faits datant de plus de 5 ans, contre 13% en 2018 et 11% en 2016.
Les enfants porteurs de handicaps sont particulièrement vulnérables, ayant quatre fois plus de chances de subir des violences sexuelles que leurs pairs non handicapés.
Les filles comme les garçons sont exposés à des violences sexuelles dès leur enfance.
Les données montrent que les viols touchent environ deux filles sur 1 000 entre 5 et 9 ans.
La prévalence de ces violences croît à l’adolescence, avec un pic chez les filles de 15 à 17 ans, atteignant quatre victimes pour 1 000 filles dans cette tranche d’âge.
Les filles de 10 à 19 ans sont particulièrement vulnérables aux agressions sexuelles, avec une moyenne de 4 victimes pour 1 000 filles.
À partir de 25 ans, la proportion de femmes victimes de violences sexuelles diminue de manière significative.
Les garçons, quant à eux, connaissent un taux plus élevé d’agressions sexuelles entre 2 et 14 ans, avec environ 0,7 victime pour 1 000 garçons de cet âge.
Ce taux décroît ensuite, atteignant moins de 0,5 victime pour 1 000 garçons de 18 ans et plus.
Il ne semble pas exister un patron précis de conséquences de l’agression sexuelle vécue dans l’enfance. L’agression sexuelle semble plutôt entraîner chez les enfants des séquelles variées qui ne seraient pas homogènes d’un enfant à l’autre.
L’agression sexuelle envers les enfants - Tome 1, 2011; Violence à l’égard Des Enfants En Milieu Familial(La) 2e Éd. Par DUFOUR, SARAH*CLÉMENT, MARIE-ÈVE, s. d.
Pour autant, l’agression sexuelle est un facteur de risque majeur pour :
Cependant, environ le tiers des enfants agressés sexuellement ne présenteraient pas de symptômes à un niveau jugé problématique seuil clinique. Cela peut s’expliquer par :
(L’agression sexuelle envers les enfants - Tome 1, 2011) (Bouchard et al., 2008)
Les conséquences des violences sexuelles subies dans l’enfance sont diverses et varient considérablement d’un enfant à l’autre. Il n’existe pas de « profil type » des séquelles, mais elles peuvent avoir un impact profond sur le développement psychologique, social et émotionnel.
Le soutien parental joue un rôle clé dans la capacité de l’enfant à surmonter les séquelles d’une agression sexuelle. Les éléments suivants sont essentiels :
Ce soutien est crucial pour réduire les risques de symptômes graves et favoriser l’adaptation de l’enfant, quelle que soit la gravité de l’agression subie.
Les enfants victimes d’agressions sexuelles ne développent pas tous les mêmes difficultés.
Ces facteurs clés expliquent cette diversité et aident à mieux comprendre les répercussions psychologiques et comportementales.
Les agressions sexuelles pendant l’enfance ont des répercussions majeures sur la santé mentale des victimes, même à l’âge adulte. Plusieurs études confirment un lien direct entre ces traumatismes précoces et un risque accru de troubles psychologiques.
Une étude longitudinale menée sur plus de 40 ans a révélé des données préoccupantes :
(Conséquences chez les enfants victimes d’agression sexuelle | INSPQ, s. d.) (Cutajar et al., 2010)